Tokyo année Zéro David Peace
Parfois je rate le coche et je tente de me rattraper aux branches. Pour David Peace, c’est on ne peut plus vrai sauf que là je suis presque heureux d’avoir raté le coche, pire, je lâche la branche de bon cœur. Connu pour avoir publié 4 livres, le quartet du yorkshire (1974,1977, 1980,1983), livres policiers prenant pour base un étrangleur sévissant dans cette partie de l’Angleterre, il fut alors comparé à James Ellroy et eu un début de succès. Ayant raté ce quatuor, je pensais me rattraper avec le début d’une nouvelle fresque, nommée Tokyo année Zéro située dans son pays d’adoption, le japon et débutant au moment de la reddition aux américains en 1945. J’ai tenu une quarantaine de page environ avant de lâcher le livre. Non pas que ce soit mauvais mais pour mon cerveau et mes yeux de proche quarantenaire, c’était impossible à lire. On sent pourtant le travail effectué pour restituer au mieux le chaos de ce japon post guerre, mais dans un souhait stylistique, l’auteur souhaite mettre le chaos dans l’écriture, avec restitution du chaos de l’environnement et du personnage
principal. Pensées, paroles, obsessions et sons mélangées ensemble sans, à mon sens de ligne claire de démarcation et empêchant tout rythme de lecture ou de prise de respiration. Le travail formel est impressionnant mais pour moi cela tourne à vide tout en étant sur que d’autres trouveront cela grandiose et je ne pourrai même pas les contredire mais un effort vain à mon sens. Du coup cela me rappelle White jazz de Ellroy, même sentiment et même abandon au milieu du trajet.