stormy weather
Le ciel est devenu sombre, pas d’un coup mais petit à petit. Vous vous dites que les couleurs que ce sombre apporte donne un air de 15 août à cette soirée, il manque juste le coté suffocant de l’air avant l’explosion d’humidité de l’orage et là, le tonnerre gronde, il fait 8° dehors, des gouttes tombent, lourdes, en rang serré, seul manque la chaleur pour vous faire croire à des vacances estivales. Nous ne sommes que fin mars, le premier orage d’une saison en devenir a eu lieu et le contraste vous perturbe. De toute façon tout vous perturbe, choisir, bouger sont des mots qui vous perturbent, vous préférez insidieusement l’immobilisme et ce que l’on vous impose, par peur de dire non (ou oui, en fait décider), par peur d’oser….peur d’échouer ? Vous savez pourtant que vous n’avez jamais regretté vos choix, mais comme pour tout, le premier pas est le plus dur, prendre de l’élan et se lancer, ne pas avoir peur ou ne pas la laisser vous bloquer, vous anesthésier. Vous regardez par la fenêtre, tout est plus sombre et tout est plus clair en même temps, vous vous imaginez en train de courir entre les rangs de vignes, avec ce ciel se mourant dans le noir, Tom McRae chante My Vampire heart, silent Boulevard et Still lost sur l’album All Maps welcome ( toutes les cartes sont les bienvenues, mais il faut parfois se dégager de chemins balisés), le son du violoncelle vous fait vibrer le cœur , vos filles font un dernier dessin avant les histoires du soir, un moment de nouveau hors du temps. Lecture des histoires, du fait des jumelles toujours deux, mais votre incapacité à dire non fait que le résultat est toujours plus proche de 6…avec les multiples tout se multiplie…cela en est devenu un jeu, « la dernière et après au dodo », « d’accord papa », fin de l’histoire et bien évidemment « encore une autre, une toute petite »…vous devriez ne pas céder mais ce moment est tellement magique, elles sont contre vous, boivent vos paroles…un jour cela se finira alors autant grappiller le rab pendant qu’il existe, le saisir et ne pas le lâcher. Vous montez ensuite rédiger cette notule, vous la relisez, vous vous dites que les gentils lecteurs qui osent poser leur regard sur vos textes, élucubrations et avis péremptoires vont se poser des questions, le ton est étrange, vous le liriez chez quelqu’un d’autre, vous vous diriez « mais qu’a t- il donc ce garçon ? » mais comme c’est vous qui rédigez vous pouvez vous répondre à vous même (quoique ?), « mon garçon, je n’ai rien, j’ai juste voulu écrire pour le plaisir d’écrire, transcrire quelques pensées qui fourmillent dans ma tête, parfois sans raison effective et tentez de mettre des mots aux émotions qui peuvent transpirer de moi de temps en temps ». Vous espérez juste que ceux qui liront ce texte auront pris autant de plaisir à le lire que vous à l’écrire…Bientôt votre femme viendra vous rejoindre, , il est temps de mettre un point final à tout cela, maintenant vous écoutez Walking 2 Hawaii de Tom Mcrae, vous ouvrez le livret et découvrez que lui a tout synthétisé sur quelques couplets il y en a forcement des plus fortiches que vous….Vous partiriez bien à Hawaii quand même, voir de quelle couleur sont les orages par là-bas…