Souvenirs de la guerre récente Carlos Liscano

Vous avez donc allumé un livre, vous en êtes presque gêné, mais bon….après cette déconvenue vous vous êtes plongé dans ce  nouveau livre. L’achat déjà , vous étiez allé dans votre librairie préférée, bégayant le titre et là votre libraire vous dit ah oui le Liscano    et le sort de ses rayonnages…vous l‘auriez embrassée…vous revenez chez vous l’ouvrez dans le jardin, au soleil et comprenez tout. Ce livre d’un Uruguayen emprisonné 13 ans par une dictature a quelque chose d’universel. Sur un canevas emprunté (et assumé, voir l’introduction par l’auteur)au désert des tartares de Buzzati, Carlos Liscano décrit avec un scalpel l’ambiguïté entre liberté et enfermement, aliénation de l’esprit et dévouement à la collectivité. Qu ’est ce qui fait qu’un peuple suit ses dirigeants, croit aveuglément à une doctrine et accepte tout, en estimant que c’est pour le bien collectif. Nous avons donc un homme partant comme conscrit, obligé combattre pour son pays. Se retrouvant dans un camp, il attend, sa compagnie attend et attendra des années un ennemi qui ne viendra pas avant d’être démobilisé  et de…..je ne dévoile pas la fin elle est grandiose. C’est poétique,  c‘est enivrant et joue à la fois  sur la simplicité et la complexité de l’âme humaine. Il faut se perdre dans cette attente infinie dans cette inactivité, se perdre pour réfléchir et se retrouver, qui suis je parmi les autres ?