Venises Paul morand
Comme je suis un fils indigne, c’est un livre que j’ai offert à ma chère maman pendant les vacances mais que j’ai lu avant elle…avec son accord. Je l’avais choisi car comme elle adore Venise, c’était un cadeau de facilité... De Paul Morand, je connaissais le nom sans pour autant en savoir plus sur l‘homme, l‘écrivain ou l‘écriture. Ce livre compte les souvenirs multiples de l’auteur sur cette ville à l’orée du 20e siècle, des rencontres qu’il a pu y faire, d’un monde en déconfiture et d’un nouveau se construisant. Le coté diplomate ancien régime de l’homme devrait agacer mais son style lui pardonnerait (presque) tout. L’écriture est tellement belle que l’on passe sous silence ce coté vieille aristocratie française flirtant avec le nauséabond. Comme dirait ma libraire « c’est magnifique mais quel canaille ce type »…tout est dit. La langue
berce d’un style personnel, l’auteur vous rappellerait ces vielles personnes qui radotent sur une vie perdue et du c’était mieux avant. Sauf que comme Paul Morand n’est pas dupe de sa propre attitude, il en joue et du coup il retourne son lecteur comme une crêpe. Tout pour être détesté et finalement je l’apprécie, ça c’est du talent.