la ligne de flottaison Jean Hatzfeld
Ce livre publié avant la stratégie des antilope narre le retour d’un grand reporter à Libération, de retour de Tchétchénie et de ses doutes quant à son métier, sa vie et sa position tout autant personnelle que professionnelle. Bon quand un grand reporter à libération crée un personnage de roman grand reporter à libération, votre lecture est biaisée, car vous chercher automatiquement ce qui doit être de l’ordre de l’invention et de l’ordre des souvenirs personnels. Ce fait étant dit, vous êtes quand même emmené par le spleen de Frédéric, ce reporter, sur ses doutes sur son travail, sur sa place et sur ce qu’il doit faire personnellement ,ne plus partir quitte à renier une partie de lui même mais créer quelque chose à deux ou bien continuer cette vie de reporter de guerre, travail auquel il croit tout en trouvant son utilité... Inutile. Si Jean Hatzfeld est plutôt connu pour ses récits, tentatives en format long de son travail de reporter aux longs cours, tentatives couronnées cette année par le prix Médicis pour la stratégie des antilopes, chroniqué ici, il s’est aussi essayé au roman et en voici un , intitulé la ligne de flottaison.
La trame du livre est un peu convenue, même si pour le pauvre provincial que je suis, elle fait découvrir une part de la vie des journalistes parisiens. Par contre l’entre deux de l’auteur, du personnage principal, de l’écriture (soufflant le chaud et le froid) donne à ce livre un charme singulier. Nous sommes vraiment sur la ligne de flottaison , ligne qui équilibre notre vie mais parfois nous prenons l’eau parfois nous flottons juste et parfois nous naviguons par beau fixe.