Démon Thierry Hesse
C’est un cercle qui tente d’enfermer l’infiniment grand et l’infiniment petit. La « grande » et la petite « histoire ». Démon de Thierry Hesse, soit un journaliste spécialiste des catastrophes naturelles, blessé en Tchétchénie, qui s’interroge autant sur ce qui l’a amené là, autant que sur l’histoire de ses grands parents juifs russes que lui révèle son père au crépuscule de sa vie, père qu’il n’a en fait jamais cerné et qui est avec le mal le sujet principal du livre. on suit avec grand intérêt cette histoire familiale, cette histoire d’un siècle slave, liée par l’auteur à l’Histoire où l’on croise Staline, Bush, Poutine, Hitler et Bassaïev.
Thierry Hesse se sort très bien de ce maelstrom d’histoires, on est parfois un peu perdu avec la multitude des personnages mais qu’importe. Au fil des pages, l’auteur tisse sa toile, met forme à ses interrogations autant sur le mal, la cruauté des peuples les uns envers les autres, entre eux ( la shoah et le sentiment de l’auteur d’une multitude de répétitions à d’autres endroits, dans d’autres proportions) et sur l’influence que ce mal peut avoir sur chaque individu, ce qu’il en garde en lui et qu’il fera ressortir d’une manière ou d’une autre pour perpétuer le chemin sans fin du démon…
C’est un beau livre, à l’équilibre précaire mais maintenu, qui interroge, qui renvoi à la propre noirceur de l’âme humaine, au mal des hommes entre eux. Le fait de lier l’histoire et le romanesque permet de ne pas sombrer soit dans une démonstration didactique, soit dans le romanesque pur. Un vrai livre qui interroge, bien écrit, sans fioriture, documenté et que je vous conseille vivement.
Martine de virilo semble moins convaincue , chiffonette aussi , Stalker un peu plus , Audrey a aimé, le blog superflu aussi