Korsakov Eric Fottorino
Le père, toujours le père…Eric Fottorino y revient toujours de manière plus ou moins directe, avec différents angles mais il est là.
Nous voici donc avec Korsakov, un syndrome, une maladie, un nom…une perte de mémoire, sauf que la nature ayant horreur du vide, cette perte est remplie par du fantasme, de l’inventé…la maladie de l’écrivain peut être, de l’humain surement, nous souffrons tous un peu de Korsakov….
Notre narrateur a deux noms, nous livre trois époques. Ardanuit pour l’enfant puis Signorelli pour le jeune homme et l’adulte. D’un enfant né d’un homme sans père et qui erre dans Bordeaux se cherchant,une vie, une histoire, se substituera un homme qui se nommera Signorelli, avec une histoire, appropriée, offerte par une nouvelle famille qui l’accueille comme l’un des siens. Devenu adulte, devenu médecin comme le premier père absent, le spécialiste du cerveau souffrira de ce mal qui ronge, ce Korsakov, et nous perdra dans sa mémoire. Enfin il nous offrira la vie d’un grand père, grand père qui l’accueilli comme un fils.
C’est un livre émouvant, qui touche, comme toute histoire familiale où le pathos n’est pas trop présent mais qui cherche juste des réponses. L’enfant perdu est touchant, l’adulte qui se perd avec sa mémoire aussi. Sur cette base romanesque, Eric Fottorino nous fait nous interroger sur la mémoire, l’identité (pas mal en ces temps de débat nauséabond). On devine par touche la propre Histoire de l’auteur, de l’absence du père, qu’il évoqua de manière plus frontale dans un ouvrage plus récent. J’ai moins adhéré à la troisième partie sur la vie du grand père, allez savoir pourquoi. Un bon plaisir de lecture quand même.