La centrale Elisabeth Filhol
Il y une vielle blague qui demande qu’est ce qui pèse le plus lourd, 1 kg de plume ou 1 Kg de plomb ? Et le plus étonnant est que c’est à cette question que je pensais en refermant La Centrale ce court premier roman de 120 pages d’Elisabeth Filhol.
Car ce livre est réellement…plombant…ce qui n’est pas forcement un mauvais effet vu que le sujet du livre traite des employés de sous-traitance travaillant dans les centrales nucléaires.
On suit un employé d’une boite intérimaire qui intervient sur les travaux d’entretien en zone dangereuse lors des arrêts de tranche. On le suit sur 2 périodes, lors de ses premières embauches et suite à un accident d’irradiation.
Creusant dans le sillon de la réalité sociale d’aujourd’hui, l’étude sur cette sous-traitance nucléaire est bien faite et approfondit un monde qu’on ne faisait que soupçonner. L’écriture est lourde de la tension, de la déshumanisation de ce milieu.
Le livre a cependant quelques défauts. Cette lourdeur dont je parlais plus haut qui est une réussite stylistique oppresse également le lecteur par un manque de sas de respiration à certains moments. Les personnages sont juste évoqués vaguement, ce qui montre bien la déshumanisation de ce milieu, mais le manque d’empathie oppresse également. Enfin, le mélange des deux périodes de travail du narrateur m’a perturbé, aucune des deux n’allant au fond des choses.
Une choix stylistique réussi évident avec une adéquation sujet/mots, mais un livre lourd, oppressant et pas totalement abouti à mon sens car manquant d’un léger trait de lumière de temps en temps, d’empathie, pour dépasser le stade de l’étude sociale ramenée au roman.