le goût et le pouvoir Jonathan Nossiter

C’est un livre sur le vin, le goût et le pouvoir en matière de critique.

Jonathan Nossiter, le réalisateur de Mondovino a voulu avec ce livre développer une autre facette de son film qui abordait le monde du vin et de ses enjeux actuels. Il porte donc le débat sur le goût du vin, son expression et sur l’utilisation d’un vocabulaire par une certaine caste pour se créer une légitimité par rapport au chose (qui est censé avoir le goût a le pouvoir).

Il y a deux livres dans ce livre, un est assez réussi et l’autre un peu raté.

Quand Nossiter parle du vin, de ses souvenirs, de ses expériences, des comparaisons avec le cinéma et de ses émotions  c’est assez bien écrit, poétique parfois. Il donne envie d’ouvrir une bonne bouteille et de la déguster entre amis. Il déculpabilise les sensations que l’on peut éprouver et de se référer à notre goût propre et non pas aux avis des autres.

Ses rencontres avec certains viticulteurs sont plutôt belles et  et sa narration de dîners et déjeuners dans certains restaurants parisiens (dont l’atelier de Robuchon) sont plutôt drôles.

Mais en se faisant critique des critiques et d’un certain goût du vin actuel, qu’il n’aime pas (boisé, sucré), il tombe dans les travers de ceux qu’il critique. Son point de vue est intéressant en matière de terroir, de minéralité mais pourquoi serait il plus vrai que celui d’en face ? En réglant quelques comptes avec ceux qui avaient égratigné son film il devient agaçant car si on peut comprendre son envie de se défendre, ce livre était-il le meilleur endroit pour le faire ? Surtout qu’en terminant sur cela c’est le goût qu’il laisse plutôt qu’un goût de plaisir décomplexé vis à vis des choses.

Reste quand même cette envie d’embrasser le vin et ses différences et comprendre les expressions  de ce produit vivant, et ne pas être culpabilisé par   nos propres sensations qui ont autant de valeurs que celle des autres.