Cercle Yannick Haenel
Un homme décide le 17 avril à 8h07 de ne pas prendre le RER qui doit le convoyer jusqu’à son lieu de travail et de prendre la tangente, d’être libre, de fuir pour se retrouver. « C’est maintenant qu’il faut reprendre vie » dit il.
C’est sur ce pitch très simple que Yannick Haenel débute ce long roman de plus de 500 pages où l’on suivra cet homme dans Paris, Berlin et Varsovie, allant de rencontres en rencontres, tentant de retrouver une vie, sa vie qu’il sentait perdue dans le travail salarié et le monde capitaliste.
C’est une longue litanie, une litanie d’un homme dont on ne sait jamais si il est (devient) fou, ou si il est (devient) lucide sur le monde qui l’entoure. On ne sait plus ce qui est vraisemblable du rêvé (le manteau) mais nous suivons cet homme dans son but ultime de raccrocher le wagon d’une vie qui lui semblait perdue.
On est face à une écriture très poétique, entre le cru (l’instinct) et le cuit (réflexions existentielles et philosophiques). C’est par moment prodigieux et par moment ennuyeux. Par moment (trop) savant et intellectuel.
Mais même si l’on se retrouve parfois dubitatif, le livre sème ses graines, il rentre en nous pour ne pas en ressortir, une fois fermé, il ne l’est pas tout à fait, on y repense ensuite, signe au moins d’une œuvre exigeante mais réussie.
DEB a aimé, Alain aussi avec quelques réserves
Ma notule sur Jan Karski du même auteur